C’est mieux d’être deux
« Ce spectacle n’est plus joué… »
C’est mieux d’être deux pour être seul !
C’est mieux d’être seul pour être deux !
Spectacle tout public avec Maude Lallier et Paul Mommessin.
Mise en scène : Hugues Fellot
…Dans la solitude, je suis parmi moi-même, en compagnie de moi-même, et donc deux-en-un, tandis que dans la désolation, je suis en vérité un seul, abandonné de tous les autres… Quand je suis seul je suis deux en un… (Hannah Arendt, Question de philosophie morale dans responsabilité et jugement).
Le spectacle
« Il » et « Elle » sont en peignoirs quand ils viennent nous annoncer le début de leur spectacle. Tout est prêt, mais rien ne va se passer comme prévu… A deux, ils jouent à être seuls…
En voulant parler de la solitude, « Il » et « Elle » expérimentent à leur insu la difficulté d’agir à deux.
Une relation qui se chuchote, qui se construit, qui se tricote, se déconstruit, se manipule… et qui rend fou, zinzin, toqué, loufoque et dingue !
Dans ce peu d’espace, l’immensité du presque rien, du quotidien qui se décale, qui se fragmente et se ravale… il y a ce vide qui se creuse tout autour.
Un vide vertigineux, à remplir de tout pour ne pas se sentir seul.
Propos artistique
« Il et Elle » les deux en un ? Le féminin le masculin, le blanc le noir, le puzzle à deux pièces, l’engrenage, les opposés qui s’assemblent ?
Je suis seul avec moi-même… moi et mon enveloppe charnelle.
La solitude serait-elle négative dans certaines situations et positives dans d’autres ?
Il y a de bons moments de solitudes, ceux choisis, ceux qui reposent, ceux où l’on converse avec soi, ceux où nous sommes en lien, en accord avec ce qui nous entoure. Une solitude inspirante, méditative, qui nous connecte à notre individualité profonde.
Il y a les solitudes non choisies. Imposées par le contexte social ou amical. La non-reconnaissance par nos semblables peut être vécue comme un esseulement. Nous sommes alors prêts à nous fabriquer une autre vie que celle que nous vivons réellement. L’offre des réseaux sociaux est une belle aubaine pour enfin « s’érotiser » au sein d’un groupe virtuel. Et pourtant, des études démontrent que l’utilisation exagérée de ces nouveaux outils alimenteraient à la longue le sentiment de solitude.
Solitude imposée. On attend au coin de la rue. Lapin posé, rendez-vous manqué. Situations où nous avons le sentiment d’être observés par ceux qui ont à faire. On tripote un objet, on allume une cigarette, on roule des yeux pour s’occuper, et surtout se donner l’air d’être occupé.
Il y a parfois des solitudes qu’on préfère ne pas vivre, et le comédien n’en est pas exempt. Son travail consiste à inventer comment remédier à sa solitude, à l’accepter, faire avec pour la sublimer. Il apprend à improviser. – Seul … sortie de la conduite de jeu…un trou… Un trou de mémoire, une tétanie, des sueurs froides, l’assèchement de l’appareil buccal. Seul…Le spectateur attend et se demande déjà… Tout était-il prévu ? Tout était prévu, mais l’autre se joue de vous et la situation bascule. Le gredin se paie votre tête…vous voilà seul…le vertige de la scène ! Un immense vide… à remplir ?
Fiche technique
Espace nécessaire : 3m,50 d’ouverture sur 4m de profondeur.
La scénographie est constituée d’un mur d’1m80 de haut sur 1m70 de large.
Un pendrillon sera nécessaire au côté jardin de la scène.