Mesdames Messieurs
« Spectacle issu de l’atelier 2018-2019. Ce spectacle n’est plus joué. »
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Propos artistique
Mesdames, Messieurs… veuillez m’accorder quelques minutes de votre attention.
Cette nouvelle création du Collectif d’êtr’acteur est l’occasion de travailler en écho sur ce que l’on entend parfois dans les médias. Certaines personnalités politiques seraient des clowns. Ces propos regardent avec bien peu de bienveillance ces poètes libres et fous-sages que sont les clowns… Enoncer des âneries, ne fait pas de nous des clowns, comme mettre un nez rouge ne fait pas apparaitre un clown. Tout au plus, cela donne l’illusion d’un personnage joyeux affublé d’une coquille en plastique sur le nez.
Certes, la vie ou le personnage politique offre un terrain de jeu impitoyable pour qui veut singer, se moquer, dénoncer ou plébisciter la fonction. La tentation est grande, mais laissons cela aux humoristes, chroniqueurs et twitteurs en tout genre.
La politique est un nom féminin Mesdames, Messieurs…
C’est l’art de conquérir, d’exercer et de conserver le pouvoir dans les institutions gouvernant la vie collective. A l’intérieur desquels se trouve « une tête », un leader, un chef, un désigné et des subordonnés. C’est un terrain de jeu incroyable pour le clown. Lui qui pose la question de savoir qui commande et comment. Lui qui est sans cesse en train de tirer la couverture à lui. Lui qui peut changer du tout au tout. Lui qui exprime avec fougue, sa rage de vivre. Lui qui a tant de projets à exprimer…
Autant de points communs, sont inespérés !
Le clown serait-il alors politique ? Quels constats et propositions nous fait-il ?
Mesdames, Messieurs… une entrée, un début, une interpellation, pour l’avenir ?
Revêtus du plus petit masque du monde “ le nez rouge “, nous hissons les voiles vers des
espaces et des trésors inconnus, insoupçonnables.
Ce spectacle ne raconte pas d’histoire. Il offre des points de vue de clowns, suggère des pistes, dépoussière de vieux tableaux, idéalise le monde pour un court instant.
Présentation de l’équipe
Mise en scène : Hugues Fellot
Douze humains apprennent à marcher
Prennent soin d’équilibrer l’espace
Ils sont dérisoires et tenaces
Ils se tiennent et se laissent aller
Il y a une armoire à glace
Un géant qui sait dire des mots
Qui capture des brosses dans ses nasses
Carburateur absurde et beau
Une intense, calme ou colère
Présence qui vous gèles sangs
Talons orange et crinière
Profondeur et largeur de champs
Il y a un chevelu blanchi
Un peu hagard et ahuri
Qui calme l’air d’un tour de mains
Et peut rugir pour un rien
Il y a un poilu vivace
Qui lance des regards riboulants
Une présence qui enlace
Et s’impose en en rajoutant
Il y a un grand poivre et sel
Qui pète et surtout qui répète
Qui laisse sa mandibule rebelle
Pendre, en regardant ses semelles
Il y a une liane précise
Qui peut se changer en trompette
Souple ou tendue comme une incise
Elle crie, elle grimpe dans sa jupette
Un gars qui roule les mécaniques
Cachant belle sensibilité
Sous une impassible mimique
Danseur suave et inspiré
Il y a une cantatrice joyeuse
A la démarche de héron
Bien campée dessus ses talons
Mi bourgeoise et mi gouailleuse
Il y a une petite blondeur
Au corps expressif et précis
Petit sourire évocateur
Qui transforme l’espace et s’enfuit
Une dame à la voix aiguë
Qui ose dans ses plumes et paillettes
Des pauses de star et de nymphette
Regard tenu, affection nue
Y’a un juvénile émouvant
Si délicat et si présent
Sensible, décalé et charmant
Dessous sa robe, il est tout blanc
Y’en a une avec un chignon
Très tentée par la tentation
Qui les désire et se désape
C’est dans ses mots qu’elle les attrape
Et le maitre de ces créatures
Qui les nourrit et les honore
Qui exacerbe leur nature
Pour que le spectacle soit plus fort
Crédits photos : Fleur Fellot & Philippe Dujardin